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BHALIL : Histoire d'un Village Ancien - Moyen Atlas Maroc


Bhalil. Mosquée & Source
Grande mosquée et grande source

Editions Joseph Bouhsira. Fès. ≈ 1915

Bhalil. Khandaq & Mosquée
Quartier Khandaq et grande mosquée

Editions Joseph Bouhsira. Fès. ≈ 1915

Bhalil. Khandaq & Mosquée
Quartier Khandaq et grande mosquée

Editions Joseph Bouhsira. Fès. ≈ 1915

Bhalil. Entrée village & Mosquée
Entrée du village et grande mosquée

Editions Joseph Bouhsira. Fès. ≈ 1915

BHALIL : Centre historique. Cartes postales anciennes datant du début du 20ème siècle. Probablement vers 1915.

BHALIL : ORIGINE DU NOM

On ne sait pas très bien d'où vient le nom de Bhalil. Cependant, 3 versions se distinguent à en croire l'article de Wikipédia :
Les sources historiques qui citent le nom de la tribu berbère de "Bahloula" ou de "Bani Bahloul" à l'origine du nom de Bhalil.
Les sources mythologiques, où c'est la référence religieuse judéo-chrétienne qui est mise en avance à l'époque de Moulay Driss II : Les musulmans de Sefrou disaient des gens de Bhalil qu'ils étaient stupides, sots et simples d'esprit.
Et finalement, les sources étymologiques où c'est la croyance populaire qui traduit le nom de Bhalil par un surnom "bahaoullayl" qui veut dire "charme de la nuit".


BHALIL : ORIGINE DES GENS

Les gens de Bhalil seraient venus des alentours de Bhalil (à quelques km du centre historique). Des traces de vie humaine ou de petites concentrations de populations existent encore dans les environs de Bhalil dans des zones appelée "Tchours". On distingue ainsi Tchar Chkounda, Tchar Boumarâz, Tchar El Kalaâ, Tchar Zouawa... Tout ce beau monde a, semble-t-il, fini par se retrouver et s'installer au même endroit, c'est à dire à Bhalil. Il y a quelques décennies, tout le monde connaissait tout le monde à Bhalil. C'est encore un peu vrai aujourd'hui. Le village s'est étendu au-delà de la limite historique. Les habitants de Bhalil, qui commençaient à avoir un peu de moyens, ont construit à l'extérieur des fortifications et l'on commençait à parler de "sortir à l'extérieur" ou de "entrer à l'intérieur". Comme si l'on pouvait sortir à l'intérieur ou entrer à l'extérieur ! Bref, l'exode rural étant passé par là, beaucoup de gens sont venus s'installer au village. En parallèle, beaucoup de locaux sont partis s'installer ailleurs. En fonction des noms des familles, on peut parfois déduire d'où elles viennent. Beaucoup de noms sont à connotation géographique etc... Quoi qu'il en soit, les gens de Bhalil sont des Bahloulis et des Bahlouliyates (Bahlouli et Bhalouliya au singulier). A Bhalil même, les habitants ne lisent pas vraiment wikipédia. La version historique de leur origine ne circule donc pas vraiment, et ils ne semblent pas s'y intéresser. Cependant, selon qu'on se moque ou pas d'eux, on va retenir soit la version mythologique, soit la version étymologique. Au quotidien, les gens ne se soucient pas trop d'où ils viennent. Ils ont d'autres chats à fouetter ! Ils ne sont pas riches, à part peut-être quelques-uns, et le milieu est plutôt modeste. Mais comme disait quelqu'un concernant l'histoire des gens en général : "les pauvres n'ont pas droit aux souvenirs".


BHALIL : LES FORTIFICATIONS.


Bhalil. Aghezdis. Entrée de ruelle
Bhalil. Quartier Aghezdis

Reste d'entrée d'une ruelle. 2009 - © 2023

Bhalil. Ramla. Entrée du quartier
Bhalil. Quartier Ramla

Entrée de quartier (Derb) ≈ 1988 - © 2023

Bhalil. Aghezdis. Vieille muraille
Bhalil. Quartier Aghezdis

Reste d'une vieille muraille. 1991 - © 2023

Bhalil. Aghezdis. Entrée de ruelle
Bhalil. Quartier Aghezdis

Reste d'entrée d'une ruelle. 2009 - © 2023

Bhalil était délimité par des fortifications aujourd'hui presque disparues. Comme toutes fortifications, elles jouaient un rôle de protection contre les attaques ennemies. L'ensemble du village, avec ses fortifications, était entouré par un chemin large sous forme de ceinture. Avec le temps, ce chemin était devenu une piste plus ou moins cyclable. Cette dernière servait surtout pour les piétons et le bétail. Il n'y avait pratiquement pas de voitures. Encore moins de camions. Avec le temps, la piste est devenue une petite route goudronnée dans les années 70-80. On ne parle pas ici d'un tapis de goudron de 10 cm d'épaisseur, mais bien d'une petite route de 3-4 km qui génère des nids de poules avec le beau temps et la pluie. Il faut toujours avoir de bons amortisseurs pour circuler à Bhalil ! Sinon, dans le passé, il fallait être équipé de sandales de fabrication locale appelées "El Gamouss" ou "Michlana", en référence aux semelles confectionnées à partir de vieux pneus Michelin. Un 4 x 4, version locale, faite pour les piétons (surtout pour les gens qui travaillaient dans les champs).


BHALIL : LES RAISONS D'ÊTRE

C'est donc probablement, la présence de sources d'eau, de falaises et de cavernes qui sont à l'origine du choix de ce lieu pour s'y installer. Les fortifications et les maisons troglodytes sont venues s'ajouter au site pour consolider cette installation. Selon ce que racontent les anciens, des razzias étaient organisées dans la région par des tribus adverses qui se pillaient les unes les autres. On s'en sortait comme on pouvait. Au pied de la montagne, les terres agricoles ne sont pas étendues, ni si fertiles que ça. La zone n'est pas un carrefour de routes propice aux échanges et au commerce. C'est plutôt, un endroit relativement isolé par rapport aux grands axes routiers. Mais on se sentait à l'abri et en sécurité dans les caves et les cavernes.


BHALIL : RÉFLEXION SUR L'HISTOIRE

Sur l'histoire et l'origine des gens de Bhalil, il est difficile de tirer une conclusion claire et nette. Cependant, je pense qu'il est possible, en lisant ce qui a déjà été écrit dans la littérature, de se forger une idée globale sur la place historique de Bhalil (au niveau local) au cours des siècles passés. Personnellement, je ne l'ai pas fait. Je laisse ce travail aux historiens et aux gens qui s'y intéressent plus. Simplement, de la part de quelqu'un qui a vécu à Bhalil, j'ai le sentiment qu'on ne sait pas exactement quand les premières personnes sont venues s'installer et fonder Bhalil. Ni si elles viennent vraiment des environs immédiats (Tchours). Et même si l'on suppose que c'est vrai, alors d'où viennent les gens des "Tchours". On raconte que le Tchar Chkounda était habité par les seconda romains. Et le Tchar Boumarâz ? Etc... Une chose semble être sûre : les traces de l'activité humaine dans ces "Tchours" ont tendance à disparaitre avec le temps. Dans les années 80, il y avait encore dans le Tchar Boumarâz des roues en pierre calcaire qui servaient dans les moulins à huile. Il semble qu'elles ni sont plus. A Aïn Gzal, il y avait une grosse pierre qui raisonnait comme un métal quand on tapait dessus. Les femmes l'utilisaient pour laver leur linge dessus. Un jour elle avait disparue. Quand on se baladait dans les champs, on tombait également parfois sur l'empreinte parfaite d'une jarre qui a été détérée. Mystères jamais élucidés. Les fouilles dans les "Tchours" à côté de Bhalil, effectuées officiellement à la Demande de 2 Associations locales (Association Massarat pour le Développement du Tourisme de Montagne et Association Les Amis de Bhalil), ont apportées quelques éléments de réponses. Mais rien de notable en terme de trouvailles. Voici le Rapport de la Sortie Archéologique du 14/07/2011, rédigé suite à ces fouilles. Par ailleurs, Le "trésor" trouvé à El Kalaâ par des gens dont on ne voit jamais le visage et qui ne citent même pas le lieu en question... (je ne mettrai pas le lien sur la vidéo YouTube), ressemble plus à une arnaque qu'à autre chose. Que vient faire, par exemple, une figurine en laiton d'un dromadaire au sommet d'El Kalaâ ? Je ne parle même pas des "bidouillages" qui peuvent être réalisés lors d'un montage vidéo... Bref, de nos jours, beaucoup de gens se rappellent encore des objets anciens vendus à Bhalil, dans les années 70-80, à des gens qui n'avaient aucun scrupule à les revendre dans les bazars des grandes villes touristiques. Il reste probablement beaucoup de choses cachées à découvrir sur et à Bhalil. Malheureusement, il faut du temps et de l'investissement. Imaginons, un instant, que tous ces objets disparus aient fini dans un musée à Bhalil ! Ça aurait pu servir à booster l'activité touristique du village. Je ne suis bien sûr ni le premier ni le dernier à voir le problème sous cet angle. Mais on ne le répétera jamais assez. Peut-être qu'il est difficile de remonter très loin dans l'histoire de Bhalil en s'appuyant sur de simples objets. Mais chaque objet raconte une histoire. Et c'est mieux de raconter des histoires en s'appuyant sur des objets. S'il n'y a pas d'histoires à raconter, il n'y aura pas d'histoire tout court. Comme dit le dicton : les gens qui ignorent leur histoire sont condamnés à la revivre.

Bhalil. Aghezdis. Nouvelle mosquée
Aghezdis-Rkiba. Nouvelle mosquée

et nouveau centre économique. 2009 - © 2023

Bhalil. Vue de la fenêtre du café maure
Aghezdis. Une vue depuis le café

maure encore avec son toit. 1991 - © 2023

Bhalil. Kasba. Maison en ruines
Kasbah. Rue Laânina. Maison

en ruines. On dirait une église ! 2009 - © 2023

Bhalil. Cyprès dans Jnane El Aïn
Un cyprès dans Jnane El Aïn.

Il fait son minaret ! 2009 - © 2023


LE COMBAT DE BHALIL

🔹 Au début du 20ème siècle, et plus précisément le 05 juin 1911 dans les environs de Bhalil Village, a eu lieu une bataille entre l'armée française et la résistance locale à l'occupation. Cette bataille est plus connue sous le nom de "Combat de Bhalil". Pour en savoir plus consulter la page web spéciale et gratuite sur : « Le Combat de Bhalil ».

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